16 août 2005

Quatre-vingt-treize


The Boo Radleys - Wake Up Boo/Music For Astronauts (MP3)
The Auteurs - Johnny and The Hurricanes (MP3)

The Boo Radleys - Reaching out from here (High Llamas remix) (MP3)
The Auteurs - Lenny Valentino (Das Capital version) (MP3)

The Boo Radleys - There she goes (MP3)
The Auteurs - Kenneth Anger (Black Session) (MP3)

1993 : ce siècle avait moins sept ans, et déjà la britpop perçait sous le grunge. La génération perdue américaine cédait la place à la classe montante anglaise, sa frime, sa flamboyance, son arrogance. En éclaireurs, les Boo Radleys et The Auteurs, leurs titres grandiloquents - Giant steps coltranien, New wave godardien. Le Sgt Pepper's et le Ziggy Stardust des nineties, lancés dans les bacs à quelques mois d'intervalle. Tandis que Giant steps ressemblait à un carrousel merveilleux où s'entrecroisaient trips du passé (Beach Boys, Love) et drogues du présent (ecstasy baggy, speed noisy), New wave explorait méticuleusement un petit pré carré délimité par Bowie, Cohen ou Peter Perrett, où le songwriting doucereux de Luke Haines faisait rimer velours et venin.

Ici, on aime tellement ces deux groupes qu'on en a déjà parlé en long et en large. Reste donc à en parler en travers. Douze ans après, les deux formation reviennent en effet en même temps, via deux compiles posthumes, The Anthology et Luke Haines Is Dead.

Aujourd'hui, la visite se fera en trois temps. D'abord, deux titres présents sur les compilations : Wake Up Boo/Music For Astronauts, étrange couplage d'un hit absolu et d'une bastonnade techno, et le malsain Johnny & The Hurricanes. Ensuite, deux relectures : le remix de Reaching Out From Here par les doigts d'or des High Llamas, et celui de Lenny Valentino pour le précédent best of des Auteurs, Das Capital. Deux raretés enfin : les Boo reprennent le There shes goes de leurs voisins les La's, et The Auteurs chante un hommage au cinéaste underground Kenneth Anger lors d'une Black session.

Six titres donc, des emprunts, des citations, des mélodies en or, beaucoup de talent. Et quelques regrets, car ces deux groupes manquent vraiment aux années 2000.